Cas de Nanaki

Nanaki - Partie 6

S'étant séparé de Yuffie, Nanaki, comme il l’avait dit, erra à travers le monde. Quand il croiserait d'autres bêtes, il se demanderait s’il pourrait vivre avec eux d'une façon ou d'une autre. Et quand il rencontrerait des humains, il prendrait l'initiative de leurs parler. Il sentait qu'il devrait apprendre la vérité sur tout - qu’elle soit positive ou non. Avec ça, le nombre de noms connus par la mémoire de Nanaki augmentait. Kira Kira, Dolly Thief, Kai, Kumo Nagare, Love, Cries of the Trees - il avait donné un nom à chaque expérience précieuse qui lui rappellerait quelque fois un souvenir douloureux.

Lors de ces jours bien remplis, il y avait une chose qui le tracassait. Gilligan réapparu durant ces jours où il était seul. Il semblait grandir de jour en jour. C'était sûrement à cause du fait que plus on acquiert de la connaissance, plus on en a à perdre. C'est pour ça que Gilligan grandit de plus en plus, pensa Nanaki.

La vraie identité de Gilligan était la peur de cette perte. Nanaki était sûr qu'il ne serait pas effrayé s’il savait ce que c'était. Indifférent, il se voyait quand même trembler et cela lui prit plus de temps pour récupérer.

Pourquoi ? pensa Nanaki. Bientôt, il se demanda s’il avait fait une erreur sur la vraie nature de Gilligan. Il se remit à réfléchir sur ce que Gilligan pouvait être. La peur s'étendait et glaçait son coeur. Il n'y avait aucun doute. Mais il ne connaissait pas la vraie raison de cette peur.



- "Gilligan hein."

Après un long moment, Nanaki retrouva Vincent, près d'un petit lac dans la Cité Perdue, qui murmurait alors que celui-ci parlait.

- "Je sais quelque chose à propos de ça."

- "Quoi ? Tu peux m'en dire plus ?"

Nanaki força Vincent.

- "Un jour tu vas très certainement connaître la perte. Tu seras triste et imaginer ce moment vient de la peur. Cependant - c'est quelque chose dont tu peux en rire - tu t'y habitueras."

- "Euuuh... Tu as peut-être raison."

- "Gilligan vient de l'espace qui te sépare du futur. Le futur dont tu as peur inconsciemment."

- "Hein ?"

- "Il sait tout sur toi. Imagine le moment où tu perdras tout ce que tu as connu, vu, et nommé. Rien d'autre ne partage tout ça avec toi."

- "Euuuh..."

Nanaki imagina. A ce moment, Gilligan réapparu. Nanaki trembla et se souvint de tout. Puis il s'imagina grimper sur les terrains élevés surplombant Midgar. Au-delà de ça, il vit Midgar couvert de plantes dont il ne connaissait le nom. Il y avait la présence d'humains.

Cependant, il n'y avait personne qu'il connaissait. Peut-être qu’en allant les voir pour leurs parler ils montreraient de l'intérêt et l'écouteraient. Mais personne ne dirait, - "Ah oui, alors c'est comme ça que ça s’est passé pour toi."

- "Je suis tout seul."

Nanaki parlait en tremblant.

- "J'ai une si longue espérance de vie qu'un jour je connaitrais la solitude... J'ai peur d'être seul. C'est ce qu'est Gilligan ?"

- "J'appelle ça de la fatigue venant de beaucoup d'anxiété."

- "Ne te moque pas de moi !"

Souriant à la colère montrée par Nanaki, Vincent répondit.

- "Alors imagine ça. Tu ne seras pas tout seul. Tu pourrais même avoir des enfants."

- "Moi avoir des enfants ? Je ne peux pas l'imaginer. Je peux juste imaginer les ours Nibels."

- "Alors qu'est-ce que tu penses de ça ? Chaque année tu vas à Midgar une fois. Là-bas, je t'attendrais. Et j'écouterais tes histoires inutiles comme si je n'avais aucun intérêt pour celles-ci."

Nanaki y réfléchit. Vincent eut un air sérieux. Puis les tremblements s'arrêtèrent. Il semblait que Gilligan avait disparu.

- "On dirait que tu as arrêté de trembler."

- "Oui. Mais un jour, même toi Vincent tu vas..."

- "Ce jour n'arrivera jamais. Je suis immortel. Que ce soit une bénédiction ou une malédiction."

- "Je..."

Nanaki pensa à la solitude qui s'était emparé de Vincent. Même en ayant une espérance de vie élevée, un jour il mourra. Mais Vincent lui...

- "Eh. Pendant que je suis toujours en vie, faisons en sorte de se voir le plus souvent possible pour pouvoir parler."

Vincent regarda Nanaki comme si il était troublé puis il se mit à parler.

- "Seulement une fois par an. Tu vas devoir me pardonner si tu veux me voir plus souvent que ça."

En disant ça, Vincent baissa la tête et enfouit son visage dans son manteau. Ses épaules tremblaient un peu. C'était la première fois que Nanaki vit Vincent rire.

- "Gilligan. Gilligan tu as dit ?"

- "Eh. Ris autant que tu veux.."

- "Si tu m'excuses."

Vincent éleva la voix puis il se mit à rire. Au début, Nanaki restait calme puis peu après il rit aussi.

La dernière fois que la Cité Perdue fut remplie de rire était pendant l'âge des Cetras mais maintenant, ils résonnèrent dans l'air encore une fois.